dimanche 9 février 2014

L'attention et la fuite



Mes chers petits-enfants,

Une grande aigrette, les deux pattes dans l'eau, observe attentivement. Plus rien d'autre n'existe pour elle. Concentrée, elle est très attentive. Elle doit être prête si un poisson ou une grenouille vient à passer.

Est-ce que cela vous arrive d'être aussi attentifs que la grande aigrette? Parfois, en participant à un jeu ou en exécutant un travail pour l'école, vous ne voyez pas le temps passer. Vous êtes absorbés par cette activité. Lorsqu'elle est terminée, vous ressentez souvent une grande satisfaction d'avoir accompli quelque chose. Vous sentez une certaine détente. C'est que votre esprit a cessé de se promener d'une idée à l'autre.

C'est cette qualité d'attention, lorsque la pensée s'arrête complètement, qui permet de s'observer soi-même et donc de se connaître. C'est en s'observant attentivement dans nos relations avec les autres et avec notre environnement que nous pouvons reconnaître l'arrivée d'un conflit en nous. En l'observant bien, sans le juger, il disparaît.

Notre Société souffre d'un «déficit de l'attention». Elle nous offre beaucoup de distractions qui nous font oublier l'importance d'être attentif à soi-même. Il y a toutes sortes de jeux sur des consoles, des ordinateurs, des tablettes ou des téléphones. Il y a les messages textes qui arrivent à tout instant et auxquels nous voulons répondre tout de suite. Il y a les réseaux sociaux sur Internet. Il y a la télévision et le cinéma. Enfin, il y a les sports dits «professionnels» que l'on regarde. On se met à prendre parti pour une équipe avec tellement de passion que l'on croirait qu'il s'agit d'un combat vital! Ces activités ont toutes des aspects positifs mais c'est souvent difficile de les utiliser avec modération.

Les religions sont une autre façon d'esquiver l'attention, de fuir la réalité. En nous faisant miroiter un chemin tout tracé d'avance pour le bonheur ou pour le paradis, elles offrent une sécurité qui est illusoire. J'y reviendrai dans une autre chronique.

Avec toutes ces distractions, nous arrivons souvent à un déséquilibre entre la «pensée logique» et l'attention-observation. Aussi, il devient plus difficile de vivre pleinement le moment présent. La pensée est utile, mais elle doit cesser de temps à autre si nous voulons être capables de nous observer agir dans nos activités.

Observez bien la grande aigrette. Elle pourra vous enseigner l'art de l'attention.

Bonne nuit mes chers petits poussins.

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